Quels besoins d’évaluation des solutions d’accompagnement des personnes âgées à domicile ?
Le 5 décembre de 2011, MADoPA a organisé un séminaire international intitulé « Quels besoins d’évaluation des solutions d’accompagnement des personnes âgées à domicile ? » pour répondre aux trois questions suivantes :
- Pourquoi évaluer ?
- Pour qui évaluer ?
- Évaluer quoi, quels aspects de ces solutions ?
À partir d’un travail d’entretiens auprès de financeurs, planificateurs, coordinateurs, offreurs de soins et services à domicile et d’industriels, Hervé Michel, directeur de MADoPA, a précisé la multiplicité des besoins d’évaluation et la variabilité de ces besoins selon les acteurs et les dispositifs concernés. En résumé, s’il n’y a guère d’empressement pour approfondir l’évaluation des résultats des prestations habituellement réalisées au domicile, il y a au contraire un véritable intérêt des différents acteurs pour évaluer les usages, les risques et le modèle économique des solutions technologiques de maintien en autonomie des personnes âgées à domicile.
Les deux premières interventions, celle de Thomas Frinault de l’Université de Rennes II et du Pr. Thierry Dantoine du CHU de Limoges, ont permis de montrer l’intérêt et les limites de l’évaluation des plans de soins et d’aide à domicile des personnes âgées.
À partir d’études de cas réalisées par le Centre de Sociologie de l’Innovation sur la qualité des soins et services à domicile, Franck Guichet, chef de projet à MADoPA, a montré les perspectives ouvertes, par l’ethnographie, pour l’évaluation des relations entre les personnes âgées, leurs aidants familiaux et professionnels. Ces études de cas ont fait ressortir les décalages qui peuvent exister entre la définition et la mise en œuvre des plans d’aide, ainsi que les savoirs faire « non identifiées » que les personnes âgées, les aidants familiaux et professionnels utilisent au quotidien.
Les interventions du Pr. José-Luis Fernandez de la London School of Economics et de Philippe Mossé du CNRS ont ensuite mis en évidence les logiques de planification de nature médico-sociale et les logiques de certification de nature marchande qui structurent, de façon contradictoire, l’évaluation des soins et des services à domicile, en donnant une place plus ou moins importante au point de vue des usagers/clients.
La table ronde réunissant Patrick Malléa du CNR, et Gérald Comtet d’I-care Cluster, a permis de mieux de saisir la diversité des « besoins » des entreprises : pour les PME, l’évaluation est associée à de multiples besoins de conception, de développement et de financement de leur projet ; pour les grands industriels, il ne semble pas y avoir de besoin, à proprement parler, d’évaluation de leurs solutions, l’évaluation étant plutôt conçue comme un outil de dialogue avec les donneurs d’ordre et les financeurs qui souhaitent avoir des garanties sur les solutions proposées.
Enfin, Claude Roche directeur de l’ISEN, Stéphane Soyer directeur d’Autonom’lab et Robert Picard du Ministère de l’Industrie ont conclu ce premier séminaire en montrant les perspectives d’action qui se dessinent dans le cadre des living lab où les points de vue de l’ensemble des acteurs publics, privés et des usagers sont mobilisés pour la co-construction de solutions technologiques innovantes.